jeudi 16 décembre 2010

O brad frumos !

 On se presse Piaţa Marii Adunări Naţionale. D'un pas vif pour tromper le froid, des groupes épars se dirigent vers la lumière. En s'approchant un peu on constate que cet amoncellement de guirlandes électriques cache un gigantesque sapin. Il croule littéralement sous les décorations. Entre burlesque et féérie Chişinău s'apprête à célébrer Noël...


dimanche 5 décembre 2010

Un dimanche à la Casa Ascuita

Aujourd'hui au refuge pour enfants dans lequel je travaille, pas de devoirs, ni de départ matinal pour l'école. C'est dimanche!

Après avoir traversé une partie de la ville en rutillera (minibus qu'on arrête d'un signe de la main comme un taxi et qui ensuite vous dépose où vous le souhaitez sur son parcours), le nez collé à la fenêtre pour admirer la ville ensevelie sous la neige, j'arrive à la Casa Ascuita sous les coups de 8h bien sonné (réveil difficile...).

Contrairement aux autres jours de la semaine où les grands vont à l'école le matin, le week-end tout le monde est là. Et à peine entrée dans le dortoir des filles un joyeux brouhaha accompagné de nombreux câlins m'accueille.
Direction la cantine pour un petit déj' à la moldave : des pâtes au lait...



un de mes moments préférés : faire manger Michaela
Le dimanche pas de corvée de devoirs (qui d'ordinaire durent environ 3heures!), alors chacun fait un peu ce qu'il veut. C'est la partie vraiment difficile de mon volontariat dans ce centre : pas d'emploi du temps ni d'activités prévues. Alors ce n'est jamais facile de lancer une activité car ils ont du mal à se concentrer longtemps et ne m'écoutent pas vraiment, les petits monstres. Le barrage de la langue n'arrange rien (mon niveau de roumain n'est pas folichon...)!
Enfin, on parvient toujours à faire quelque chose...



Fabrication de boules de noël  (Merci Sabine!)

L'ouverture du calendrier de l'Avent déchaîne les passions !



Un tour de luge en essayant d'éviter les assauts de Pouffik qui profite d'un rare moment de liberté (il est à la chaîne la plupart du temps comme presque tous les chiens moldaves, sauf bien sûr les chiens errants qui sont très nombreux à Chisinau)

Déblayage de la neige.( Les enfants participent beaucoup aux tâches ménagères.)

L'âge de glace, en russe, comme beaucoup des programmes que regardent les enfants (qui ne parlent pas russe pour la plupart mais regardent constamment la télé russe...)



mardi 30 novembre 2010

Elections en Moldavie

Dimanche 28 Novembre 2010 les moldaves étaient appelés aux urnes pour la quatrième fois en 18 mois.



En Avril 2009, le pays avait connu des manifestations violentes après les élections contestées remportées par les communistes. Après une deuxième élection anticipée la coalition pro-européenne était arrivée au pouvoir sans pour autant détenir une majorité qui permettrait d'élire un président. En effet, en Moldavie ce sont les députés qui élisent le président à la majorité qualifiée. Un président par intérim, Mihai Ghimpu, avait été désigné au cours de l'été 2009 et en octobre 2010 un référendum avait eu lieu pour tenter de réformer la constitution et permettre l'élection du président au suffrage universel direct. Sans succès, puisque les moldaves, mal informés, ne s'étaient pas déplacés en nombre suffisant jusqu'aux urnes.



Voilà pourquoi ce dimanche avaient à nouveau lieu des élections législatives. Une fois de plus aucune force politique ne semble obtenir de majorité puisque les communistes remportent 44 sièges sur les 101 du Parlement tandis que l'Alliance pour l'intégration européenne totalise 57 sièges et est donc en deçà des 61 sièges requis pour imposer le président de son choix.  La situation semble donc à ce jour toujours bloquée.

un résumé de la situation : une vidéo en français extraite du site www.2424actu.fr
 

dimanche 28 novembre 2010

A la découverte de la Transnistrie

Samedi matin, nous laissons Chisinau sous la neige pour partir à la découverte de cet endroit mystérieux qui nous intrigue depuis notre arrivée en Moldavie : la Transnistrie.


Petit rappel pour ceux qui aurait oublié et pour les autres qui, comme moi, n'avaient jamais entendu parlé de cet endroit.
La Transnistrie, ou République moldave du Dniestr, est une région de la Moldavie, autoproclamée république et non reconnue par la communauté internationale. C'est une enclave russe entre la République de Moldavie et l'Ukraine même si malgré la présence militaire russe, la Russie n'a à ce jour jamais reconnu cette région comme étant une république indépendante.


Arrivés à la frontière on comprend vite qu'on n'entre pas si facilement dans cette région puisqu'après avoir rempli un formulaire et présenté nos passeports on nous signifie gentiment que nous n'avons l'autorisation de rester dans le "pays" que pour une dizaine d'heures (attention, soyons précis je devais avoir quitté les lieux avants 22h26).
Nous arrivons sans encombre à Tiraspol, la "capitale" et découvrons une ville à l'atmosphère particulière. Au delà des nombreux monuments en hommage à l'époque soviétique, ce qui nous frappe au premier abord c'est le peu d'animation qui règne dans la ville. Elle s'organise autour d'une rue principale le long de laquelle se trouvent les monuments les plus importants, la ulitsa 25 oktober. Et dans cette rue, que nous arpenterons tout l'après-midi, les passants se font rares, les magasins se comptent sur les doigts d'une main ou presque, les immeubles semblent inhabités. Une ville fantôme...

Buste de Lénine sous le drapeau transnistrien devant la maison des Soviets

 La Moldavie a déjà tenté de reprendre le contrôle de cette région en 1992 mais les forces armées de la Fédération de Russie l'en ont empêché.

Monument à la mémoire des victimes du conflit de 1992

La Transnistrie est connue pour être un lieu de trafic en tous genres et son économie est désastreuse. L'aspect désertique de Tirapol et la vétusté des habitations en témoignent. Les monuments à la gloire de héros soviétiques, quant à eux, ne manquent pas.



Ce conflit avec la Transnistrie est un handicap important pour le développement de la Moldavie qui est actuellement le pays le plus pauvre d'Europe ( son PIB par habitants correspond à celui du Soudan). En effet, tant que la Moldavie n'a pas réglé ce conflit, elle ne peut espérer entrer un jour dans l'Union européenne.



Char pointé vers l'Europe

 Nous sommes assez surpris par l'amabilité des habitants qui à plusieurs reprises s'adressent à nous en anglais. Nous discuterons même autour d'un café avec un jeune couple. Aucune pression policière, aucun problème avec nos appareils photos. Rien à voir avec ce qu'on nous avait décrit. Bien sûr, il est impossible de juger n'étant resté qu'une journée et nous sommes bien conscients de nous trouver dans un endroit où il vaut mieux éviter les imprudences. Nous repartirons donc avant l'heure autorisée.

vendredi 26 novembre 2010

Campagne électorale en Moldavie

Dans deux jours, la Moldavie va peut-être changer de visage. Dimanche, pour la troisième fois en moins de deux ans, les Moldaves sont appelés aux urnes pour élire les membres du parlement.

Voici un article que ma collègue Susan et moi avons écris pour le centre de journalisme dans lequel nous travaillons. Celui-ci est en anglais (désolé).

Article publié sur le site Moldova azi



Vote for Us! Party Political Campaigning in Moldova, 2010.

“Moldova without poverty” (Moldova fără sărăcie), “Wellbeing, respect, progress” (Bunăstare, respect, progres), “We will bring order to the country” (Noi vom face ordine în ţară): In their quest to win seats, every party has its catchphrase. With the highly anticipated parliamentary elections of November 28 now only a few days away, Susan Coughtrie and Lucas Farcy, reflect on political campaigning in Moldova and the role that campaigns play in the electoral process universally.



Floating above highways, dangling from car mirrors, stuffed into letter boxes and even plastered on the side of hot air balloons – the faces, slogans, logos and messages of the Moldovan politicians and their parties have been hard to miss in the republic’s capital, Chisinau, lately. Since a new set of early parliamentary elections were announced in late September, the political parties and independent candidates vying for seats in the country’s parliament have launched their campaigns. All are hoping to sway voters into marking the crucial cross by their name on the ballot this Sunday.

Given the country’s recent political turbulence, Moldova now more than ever needs its people to turn out and vote, something which has been reflected in the campaign. It will be the third time the Moldovan public have gone to vote for their parliamentary representatives in a little over 18 months, and there are concerns that the public are suffering from election fatigue. However, the forty registered electoral competitors, (twenty parties and twenty independent candidates) have gone to great lengths to keep citizens’ interest from waning. Over the past month, there has been a constant stream of campaign materials, in a variety of forms, from traditional flyers and posters to TV spots and radio ads, to more modern practices of holding campaign marches and concerts the capital city centre. But the key question is how will these efforts translate into public turnout decisions of the voters when they head to the polls?



With regards to the latter, it appears that for some the answer is not significantly - “I think these spots, and posters, have influence on people who have not already chosen for who they are going to vote for,” says Valeria Celan, 20 year old Law student at Chisinau’s Free International University of Moldova (ULIM), “but for those who know for sure, as I do – seeing another party’s posters around the city doesn’t influence the decision.”

Celan was one of a group of twenty or so ULIM students, who recently attended a three day workshop on the subject of campaigning. Organised by Dr Judithanne Scourfield McLauchlan, a visiting Fulbright Scholar from America, and entitled “Campaigns in the US: Best Practices”, the course offered students insights into how candidates organize their electioneering purpose on the other side of the world. While the majority of the young people, who attended, had not previously participated in a political campaign, they were interested in finding how to get more involved.



Over the week, Dr. McLauchlan talked through the many aspects of campaigning from the logistical – organisation and staff - to the more creative – getting the right message and clearly disseminating it to the voters. She particularly emphasised the importance of political parties’ slogans during an election campaign. According to this advocate of civic engagement, who has organised numerous elections campaigns in the United States, a good slogan must be short and simple. “KISS”, for “Keep It Simple, Stupid” is primarily what parties need to keep in mind when they began to plan a campaign. However, considering the vastly different political circumstances, can we consider US campaigning practices to be relevant to Moldova?

The workshop’s participants seem to think so: “The timing of this workshop is very real. Not a lot of people come to vote and this is a problem for us, so I think it is good to compare election process’ in the US and in Moldova” explained Celan.

Other students shared her sentiments - “It’s interesting for our country to look at other countries politic and campaigning. Moldova is only 20 years old, so we still can learn from the long history of the USA” thought Vladimir Guleac, a third year history and international relations student. According to Teodor Taranu, an economics graduate and law student in second year, “even if all the campaigns are different, they have some similarities. First, everyone is going to vote, second there are candidates who want to hold political power”.



Yet there are noticeable differences too: “For example, Americans make a lot of steps into making people go out and vote. We don’t because parties focus on one category of people, for example students or old people. For the citizens, the election process is not such a big deal and this is a problem”, argued Celan. Her solution? - “The parties and the candidates should make a lot of effort on making the people go out and vote”.

There is little doubt about the importance of the votes people will cast in this election, and the result, whoever wins, will be seen as a turning point for Moldova. Since the violent events surrounding the parliamentary elections of April 2009, the country has experienced a turbulent political 18 months, and still lacks an officially appointed President. Despite a second snap election in July 2009, which resulted in a change of power, with four smaller opposition parties forming a governing coalition, the Alliance for European Integration, a sense of political instability still remains. A failure to reach the required voter turnout in September’s referendum, on whether to have a directly elected President, was perhaps a prime example of voter fatigue facing many Moldovan citizens.

Along with the formation of a new parliament of Republic of Moldova, the results of Sunday’s elections will also show how succesful the intense campaign made by the political parties, played out on the walls and billboards, on the television sets, and in letterboxes of Chisinau, has been.


photos : Susan Coughtrie et Lucas Farcy


















Article publié sur le site Moldova Azi

lundi 8 novembre 2010

Riscani by night

En attendant cette série de photos de Chisinau que je projette de faire depuis notre arrivée en Moldavie, voici une nouvelle vue de Riscani, le quartier où nous habitons.

vendredi 5 novembre 2010

Escapade sur le delta du Danube


 Bien décidés à profiter de nos 12 mois de SVE en Moldavie pour voyager le plus possible, nous voilà partis à la découverte d'un lieu unique : le delta du Danube en Roumanie.

Pour en savoir plus, écoutez notre podcast de la semaine :


Voir un petit clip, résumé de notre séjour.

jeudi 4 novembre 2010

On the wild side

Une petite vidéo souvenir de notre incroyable séjour sur le delta du Danube en Roumanie...



jeudi 28 octobre 2010

Podcast : le couchsurfing



Notre nouveau podcast hebdomadaire. Cette semaine : le couchsurfing.


mardi 26 octobre 2010

Notre quartier, Riscani

Il y a cinq quartiers à Chisinau.

Celui où nous vivons s'appelle Riscani : entre les barres d'immeubles se trouvent des parcs, des espaces verts. Riscani est comme une vaste forêt où les immeubles poussent au milieu des arbres




Pour afficher la photo en grand format, cliquez dessus, puis cliquez sur "Télécharger" dans l'interface Picasa

dimanche 24 octobre 2010

Podcast : le squat ou centru 73



Nous vous parlions il y a quelques semaines de la création d'un squat destiné à devenir un centre culturel. C'est chose faite et c'est même devenu un lieu incontournable de la capitale ! Pour en savoir plus : écoutez notre podcast.

dimanche 17 octobre 2010

La Moldavie et l’Union Européenne

Située aux portes de l’Union Européenne, la Moldavie est, de par sa position géographique, un candidat légitime et sérieux à l’intégration dans l’Union. La question de l’Europe est omniprésente ici.

A côté des drapeaux de la Moldavie et de la ville de Chişinău, flottant au dessus des rues pour la fête de la ville jeudi dernier, étaient apposés des drapeaux de l’Union Européenne. Il n’est pas rare de voir la bannière aux douze étoiles en Moldavie, preuve que l’intégration dans l’Union Européenne est une volonté forte pour les autorités moldaves.



Cette éventualité déchaîne les passions, divise le pays et mène à deux types d’extrémismes, avec au cœur du conflit une nouvelle fois, la langue. D’un côté, les pro-russes, qui voient la Moldavie comme une partie de la Russie et refusent de parler Roumain. De l’autre côté, les pro-européens qui militent pour l’accession dans l’Union et voient les Russes vivant en Moldavie comme des envahisseurs peu respectueux de la culture moldave. Une étudiante m’a expliqué que de plus en plus de jeunes Moldaves refusent d’apprendre le russe, pourtant seconde langue du pays et parlée par une grande majorité des moldaves. « C’est un moyen de se rebeller, mais c’est dommage : si tu lis Dostoïevski par exemple, c’est ridicule de le lire en roumain ».

L’accession à l’Union Européenne n’est en tous cas pas de l’ordre de la fiction : à en croire wikipédia (désolé pour la source), plus de 65% des moldaves seraient pour l’intégration dans l’Union. Bruxelles voit en tous cas la Moldavie comme un candidat potentiel. A condition que le pays règle le conflit avec la Transnistrie, qui déchire le pays depuis bientôt 20 ans.



« La Moldavie est un pays Rock’n’Roll : il y a une région qui a fait sécession », m’expliquait un volontaire peu de temps après notre arrivée ici. « Rock’n’Roll» : je trouve que ça définit bien le conflit avec la Transnistrie. A première vue, il semble juste folklorique et éphémère mais en fait, ce conflit est bien réel et très profond.
L’Union Européenne n’envisage en tous cas pas du tout l’accession d’un pays avec une région sécessionniste. La Moldavie doit donc régler son conflit interne avant de prétendre entrer dans l’Union Européenne.

Et les choses vont peut-être commencer à se débloquer la semaine prochaine. Les instances européennes et russes vont se rencontrer pour trouver de nouvelles solutions au conflit. Entre autre, la nouveauté pourrait être que l’Union Européenne et les Etats-Unis deviennent médiateurs du conflit en Transnistrie (jusqu’ici, les deux n’étaient qu’observateurs). Peut-être un bon moyen de relancer les négociations, gelées depuis février 2006.
Dans le même temps, l’Europe tente de suggérer à la Russie d’arrêter de soutenir la Transnistrie. Mais l’affaire n’est pas gagnée : Moscou voit en effet d’un très mauvais œil l’installation d’instances européennes en Transnistrie. Officiellement, la Russie tient cette position par crainte que la Moldavie soit annexée à la Roumanie dans l’éventualité où la Transnistrie devienne moldave. Mais il existe sans doutes une autre raison : la région Transnistrienne, vaste zone de non droit ouverte aux trafics en tous genres en arrange beaucoup en Russie, en Ukraine et en Moldavie ( pour plus de détails à ce sujet, lisez cet article, un peu ancien mais bien détaillé).

Dans tous les cas, un changement de statut de la région séparatiste n’est pas envisagé par Vladimir Iastrebtchak, le chef de la diplomatie transnistrienne. Les choses ne risquent donc pas de changer du jour au lendemain.

Une très mauvaise chose, je pense. De ce que je comprend depuis Chişinău, le conflit transnistrien est une réelle source de lassitude et de désespoir pour une grande partie des Moldaves. Tant que Tiraspol continuera à se la jouer perso, les choses ne pourront pas s’améliorer. Tant que la Transnistrie reste la plaque tournante du trafic d’arme, l’image de la Moldavie sera mauvaise.

vendredi 15 octobre 2010

Podcast : nos projets

Pour tous ceux qui veulent en savoir plus sur notre travail de volontaires à Chişinău, c'est par ici que ça se passe :



Autrement, vous pouvez aussi cliquer sur ce lien.
 

jeudi 7 octobre 2010

Podcast : la question de la langue






En collaboration avec le CRIJ de Haute-Normandie, notre organisme d'envoi pendant ce SVE, nous allons réaliser au cours de l'année plusieurs podcast, pour raconter notre année ici. Ces sons seront diffusés sur la radio RC2, ainsi que sur une page dédiée sur le site du CRIJ.

Nous avons enregistré notre premier podcast la semaine dernière. Le thème : la langue.



Pour l'écouter, rendez-vous aussi sur cette page.

mercredi 6 octobre 2010

Comment devenir une star de la télé moldave !

Hier, il m'est arrivé une histoire incroyable. Le 5 octobre 2010, ma vie a définitivement changé !

En fin de mâtiné, un producteur de télé est venu, tout affolé, dans le centre de journalisme où je travaille :

- J'ai un grave problème : la star de notre JT est malade aujourd'hui, et nous n'avons personne pour le remplacer. Il nous faut quelqu'un en direct à 12h pour présenter les infos ! Toi, là, qu'est-ce que tu en dis ?
- Eh ben, je ne parle pas roumain, je suis Français, ça risque d'être compliqué...
- C'est pas grave, il y a un prompteur, tu n'auras qu'à lire le texte qui défile et tout se passera bien. Allez, viens, dépêchons-nous.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, me voilà embarqué dans une voiture aux couleurs de la plus grosse chaîne de télévision moldave, direction leurs studios d'enregistrement.

- OK, le Français, assis toi là, prend un air sérieux et lis ce texte

Je m'exécute, et baragouine en Roumain un texte auquel je ne comprend pas le dixième.

- Parfait, le direct commence dans 3 minutes, tiens toi prêt !
- OK, mais euh, ça parle de quoi...
- "In directo din 1 minute", entend-je venir depuis le fond du studio. Les lumières s'éteignent et de gros spot colorés prennent le relai.
- 4, 3, 2, 1 ...

Et c'est parti pour 20 minutes de journal télévisé, où j'interviens entre chaque reportage pour lancer le suivant. L'exercice est déconcertant et épuisant. Mais je dois l'avouer, bien marrant quand même !


Les caméras s'éteignent, et le producteur s'approche de moi :

- C'était parfait ! Ton accent ajoute une touche européenne à notre journal, exactement ce que nous recherchons en ce moment. Quand le présentateur reviendra de son congé maladie, je te propose de revenir, pour l'assister et intervenir de temps en temps. Qu'en dis-tu ?
- Euh, oui, ça paraît génial ! Mais bon, je pense que je dois quand même y réfléchir. Et vous aussi d'ailleurs, peut-être...
- Mais non, il n'y a que les idiots qui réfléchissent ! Allez, marché conclu, tope là...

J'interviendrais donc tous les jours sur Moldova 1 à 12h. Le salaire est très correct et ça me fera une belle nouvelle expérience. Je crois que j'ai trouvé ma voie, le boulot pour lequel je suis fait !

Bien entendu, cet article est un tissus de mensonges sortis tout droit de mon imagination. Mais comme le pourquoi du comment de cette photo est beaucoup moins glamour que cette petite histoire, je préférais vous raconter ce que je fabule à mes heures perdues.

lundi 27 septembre 2010

Une odyssée à Odessa

Ce week-end, nous voulons changer d'air. Sortir de ce Chisinau qui pour nous n'est plus un lieu de vacances mais la ville où nous vivons et travaillons. Direction Odessa, dans le sud-ouest de l'Ukraine ( petite carte pour resituer les choses : en rouge, la Moldavie, sous le rond vert, Odessa).



 Vu de la Moldavie, l'Ukraine n'est plus ce pays pauvre de l'ex-URSS, bon à visiter pour celui qui veut trouver de l'alcool à vil prix. L'Ukraine est pour nous un riche voisin et parce qu'Odessa est une station balnéaire prisée, nous pourrons y retrouver une partie de la richesse et du luxe de notre vieille Europe.

Je ne saurais l'expliquer, mais Odessa relève du mythe pour moi : je rêve depuis des années de cette odyssée à Odessa. Cette célèbre scène du film "Le Cuirassée Potemkin" n'y est sans doutes pas pour rien.


Après cinq heures de voyage en bus depuis Chisinau et le passage d'une frontière, nous arrivons à Odessa. Sur les conseils de la colocataires de Faustine, notre amie Calédonienne rencontrée à Chisinau qui nous accompagne ce week-end avec sa petite soeur Dune, nous nous dirigeons vers une auberge de jeunesse située à deux pas du centre-ville.

Notre première nuit payée et nos sacs déposés, nous voilà prêt à arpenter les rues.



En bon touristes, nous allons d'abord au célèbre escalier d'Odessa. Mais nous ne pouvons pas nous empêcher d'être déçus face à ces marches qui ressemble plus au banal escalier d'une mairie qu'au lieu de tournage d'une des plus célèbre scène de l'histoire du cinéma.



Qu'importe. Nous continuons notre balade et sommes émerveillés par cette ville: les bâtiments coloré, à l'architecture "non-Chisinienne" (différente de Chisinau quoi),sont magnifiques. Le calme qui règne dans cette ville, station balnéaire prisée l'été par les riches touristes Russes et Ukrainiens mais déserte en cette fin de mois de septembre, nous fait du bien et apaise nos esprits.



Nous profitons des petites terrasses de cafés qui ne sont pas sans rappeler l'Italie, puis allons boire de la bière pas cher dans le bar underground de la ville, le WKAP (prononcez chkar). L'ambiance nous plait tellement que nous y retournerons le lendemain.



Samedi, mer noire oblige, nous allons à la plage. Quelle bonheur de voir l'horizon marin et d'entendre le bruit des vagues. L'espace de quelques instants, je m'évade totalement et ne pense plus à autre chose qu'au soleil qui chauffe ma peau et qu'à l'air marin qui emplit mes narines. Dans la foulée, je profite de la température de l'eau plutôt clémente pour y piquer une tête: le premier bain de ma vie dans la mer noire, le premier d'une longue liste j'espère.



Au final durant ces trois jours à Odessa, nous avons beaucoup flâné, énormément profité du Soleil, croisé pas mal de marins et au maximum admiré cette ville superbe et si reposante. De quoi entamer une nouvelle semaine en Moldavie sous les meilleurs auspices, sereins et apaisés.

 Plus de photos de notre séjour à Odessa sur Picasa.

lundi 20 septembre 2010

The first moldovan squat !

Rendez-vous à la statue à 10h45, point de rencontre habituel dans le centre de Chişinău. Une petite équipe de volontaires et d'amis moldaves est déjà là quand nous arrivons. Balais et vieux vêtements sont de mise. Non, nous n'allons pas nettoyer les appartements des volontaires (bien que ça s'avèrerait utile...).Non, aujourd'hui nous allons nous attaquer à bien pire.  Aujourd'hui, nous allons nettoyer le nouveau futur lieu underground de Chişinău, un squat en face de l'université.


Le concept est simple : Stas et Anatolie, 2 jeunes moldaves, ont découvert une maison abandonné dans un quartier très calme de Chisinau et ont décidé d'en faire un lieu culturel. Bien sûr nous avons répondu présent pour aider à la réalisation de ce projet. Nous étions venus en nombre puisqu'une grande partie des courageux étaient des volontaires, une équipe très cosmopolite donc.

Découverte du lieu. On réalise l'ampleur de la tâche à accomplir. Pas découragés pour un sou, nous nous mettons au travail et après quelques heures de "déblayage" les discussions vont bon train à propos des aménagements futurs. C'est tout juste si on ne s'imagine pas creuser une piscine! (rappelons tout de même qu'il n'y a pas de plancher dans la pièce principale, que le rez de chaussée est un amoncellement de gravats et petit détail qui a son importance dans un pays où la température descend vite en dessous de 0 : ni électricité, ni chauffage, ni eau!)


Tout ceci ne nous décourage pas et nous partageons un repas végétarien autour d'un feu improvisé en imaginant tout ce que nous pourrons faire ici : des projections de films (tiens ce vieux panneaux publicitaire ferait un bel écran!), un atelier photo, des expos, un jardin potager...Bref, bientôt « the place to be » à Chisinau!


Un petit reportage maison pour en savoir plus. En anglais bien sûr, sans sous titres...