Portrait d'une jeunesse volontaire (2)

Se rencontrer. S'apprécier, s'aimer (ou pas!). Partager cette aventure incroyable qu'est notre SVE en Moldavie. Et rentrer enrichis par toutes ces rencontres.

J'ai décidé de garder une trace de tous ces visages à travers une galerie de portraits et des interviews qui font échos à mes propres questionnements.

Portrait de famille.

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Clémence, 23 ans, France (Angers), SVE de 5 mois

Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?
J'étais étudiante en licence pro métiers du livre.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?
J'avais envie de faire un break, de partir à l'étranger tout en étant utile. J'avais déjà entendu parler du SVE, j'ai donc trouvé une organisation d'envoi et j'ai postulé par le plus grand des hasards pour la Moldavie, pays dont je n’avais quasiment jamais entendu parler. C’était donc plus le projet qui avait retenu mon attention.

Quel était ton projet en Moldavie ?
Je travaillais dans un centre pour victimes de traites humaines et de violences domestiques. C'est un refuge, un endroit caché car on y accueille des victimes arrêtées à l'étranger et directement rapatriées en Moldavie. Il y avait également un grand nombre de personnes battues. Les victimes, principalement des femmes et enfants, restent de 1 à 3 mois dans le centre, et selon les cas de figures elles sont envoyées dans d'autres centres. La structure est un centre d'accueil d'urgence où les bénéficiaires trouvent des aides médicales, sociales, psychologiques et juridiques. J'apportais un soutien aux victimes dans leur quotidien, je faisais des activités, je parlais avec eux, et j'ai également créé une bibliothèque dans le centre.

Quels sont tes projets à ton retour ?
Je suis inscrite en licence 3 de lettres modernes et je dois passer les concours de la fonction publique (bibliothécaire). Je n'ai pas réellement envie de reprendre mes études même si cette expérience m'a donné envie d'apprendre toujours plus, probablement grâce à toutes les rencontres que j'ai pu y faire. J'aimerais bien étudier l'anthropologie, la sociologie, juste pour moi. Mais comparé aux études, les expériences concrètes et humaines sont tellement fortes ! J'ai peur de revenir, de me remettre dans ce que je faisais et que ça me semble complètement plat, avec la peur de m'ennuyer, de me sentir inutile en France.

De quoi rêves tu pour ton avenir? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?
J'aimerais bien trouver un travail dans le secteur associatif, creuser un peu pour savoir ce que je pourrais y faire en rapport avec le livre, ou autre chose. J'aimerais aussi et surtout repartir, mais pas uniquement pour voyager, car j'ai vraiment envie de me mettre au service du pays dans lequel j'irai.

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?
Déjà il y a deux choses : humainement parlant et puis ensuite au niveau professionnel. Mon projet restera LE point important de mon séjour, car j’étais ici pour ça avant tout. C’est indescriptible tout ce que j’ai pu apprendre ici, sur moi, et sur la vie en générale, même si je n’ai pas encore le recul nécessaire pour en parler. Ça fait relativiser sur nos conditions et sur nos propres vies. Ça a totalement bouleversé ma façon de voir les choses et ça m'a aussi grandement appris la patience.

Quentin, 19 ans, France (Lyon), SVE de 7 mois

 

Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?

J'étais en Terminale ES à Lyon.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?

C'était le côté humanitaire qui m'attirait. J'étais engagé depuis ma classe de 1ère aux côtés d'Action contre la faim et l'idée m'est venue de faire mes études à Bioforce qui forme aux métiers de l'humanitaire. Je me suis dit qu'il faudrait que je sois sûr de moi avant de m'engager dans cette voie très spécifique et donc ce SVE c'était pour le côté « confirmation », pour le « est-ce que je veux vraiment faire ça? ». Et en plus, mine de rien, quand tu as passé ton Bac ça fait à peu près 14 ans que tu es à l'école et une année de break ça fait pas de mal! Et pour ce qui est de la Moldavie, c'est un peu comme pour tous les volontaires ici, je n'ai pas cherché à partir en Moldavie, on m'a envoyé un projet et je me suis dis pourquoi pas puisque je voulais partir dans un pays d'Europe de l'est.

Quel était ton projet en Moldavie ?

Je travaillais dans un centre d'animation pour enfants au début, mais ça a été décourageant car il n'y avait pas grand chose à faire et la communication avec les salariés était dûre. En plus je ne travaillais que 3 heures par jour donc je me suis trouvé un autre projet pour le matin : Memoria, un centre de réhabilitation pour les victimes de tortures où je travaillais à organiser des évènements pour informer les gens et faire de la prévention. Et finalement j'ai aussi changé de centre pour l'après-midi, je travaillais dans un autre centre d'animation pour enfants qui était plus motivant.

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?

Je vais essayer de trouver un travail en attendant la rentrée et puis tenter d'intégrer Bioforce, donc finalement cette expérience de SVE a confirmé mes envies quant à l'avenir.

De quoi rêves tu pour ton avenir?

Réussir ce que j'ai comme projet maintenant, c'est à dire intégrer Bioforce et en sortir avec une licence de « chargé des services généraux, option logistique humanitaire » et puis partir à l'étranger dans des projets humanitaires.

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?

Que je suis capable de vivre à l'étranger. Et puis quelque chose de très simple : je me suis senti utile et c'est hyper satisfaisant.

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