vendredi 3 février 2012

Portrait d'une jeunesse volontaire (12)

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Se rencontrer. S'apprécier, s'aimer (ou pas!). Partager cette aventure incroyable qu'est notre SVE en Moldavie. Et rentrer enrichis par toutes ces rencontres.

J'ai décidé de garder une trace de tous ces visages à travers une galerie de portraits et des interviews qui font échos à mes propres questionnements.

Portrait de famille.


Pia, 20 ans, Allemagne (Geldern), Weltwärst de 11 mois






Peux-tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton volontariat ?

Je venais de finir l'école

Pourquoi as-tu décidé de faire un volontariat et particulièrement en Moldavie?

Il y a beaucoup de raisons. L'une d'entre elle était que je voulais expérimenter la vie à l'étranger. Je voulais aussi faire quelques chose de pratique, après l'école et avant l'université, et ainsi voir si j'aime travailler avec des enfants, parce que je pensais à devenir professeur. Je voulais aussi apprendre une nouvelle langue, parce que je n'ai jamais été très forte dans ce domaine et je pense que c'est plus facile de vivre dans un pays pour y apprendre la langue.

Pourquoi la Moldavie? Parce que je voulais découvrir l'Europe de l'Est. Ca appartient à mon continent, c'est proche et pourtant, je ne connais pas. Et parce qu'il y a beaucoup d'immigrés qui viennent de cette région, je vois des gens originaires de cette partie de l'Europe partout où je vais dans ma vie de tous les jours. C'est important d'en savoir plus sur leur culture. Après, j'ai choisi la Moldavie en particulier à cause du projet.

Quel était ton projet en Moldavie ?

J'ai travaillé dans un centre d'animation. Au début, c'était un peu bizarre, parce qu'on n'avait pas grand chose à faire. On était trop libres pour faire des choses, et avec la langue, ce n'était pas facile. Finallement, j'ai réussi à organiser des cours d'anglais avec les enfants: en général, deux fois par semaine pour chaque petit groupe d'enfants. A part ça, j'ai fait d'autres trucs avec les enfants, comme des jeux, des travaux manuels… passer du temps avec eux et échanger, en somme.

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce volontariat a changé tes projets d'avenir?
Je ne sais pas. J'ai toujours su ce que je voulais faire, mais après cette année, mes plans ont changé. J'essaie de garder toutes les options ouvertes. J'aimerais faire quelque chose en rapport avec l'art thérapie, mais je ne peux pas commencer cette année. Je vais peut-être attendre une année pour commencer.

De quoi rêves-tu pour ton avenir?

Je ne sais pas, je veux rester spontanée. Et aussi, c'est très cliché, mais rester heureuse et satisfaite.

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?

Je me souviendrais que j'ai beaucoup appris sur moi-même, plus que ce que j'imaginais au départ. Je me souviendrais que les gens en Moldavie sont très gentils et ouverts aux étrangers. Ils ont de bonnes traditions, mais il y a aussi beaucoup de boulot au niveau de la politique, de certaines attitudes, autour de l'identité du pays: mais je crois que c'est en bonne voie.

C'est une expérience que je ne voulais pas manquer, mais tout le monde devrait venir ici et expérimenter la Moldavie. Je ferais de la pub pour la Moldavie.

Entretien réalisé à Chisinau le 29 juin 2011

mercredi 25 janvier 2012

Portrait d'une jeunesse volontaire (11)

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Se rencontrer. S'apprécier, s'aimer (ou pas!). Partager cette aventure incroyable qu'est notre SVE en Moldavie. Et rentrer enrichis par toutes ces rencontres.

J'ai décidé de garder une trace de tous ces visages à travers une galerie de portraits et des interviews qui font échos à mes propres questionnements.

Portrait de famille.


Samira, 20 ans, Baden Baden (Allemagne), Weltwärst de 11 mois



Peux-tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton volontariat ?

Je venais de finir le lycée.

Pourquoi as-tu décidé de faire un volontariat et particulièrement en Moldavie?

C'est une longue histoire. J'ai toujours voulu partir à l'étranger et j'aimais beaucoup le français quand j'étais à l'école. Alors j'ai d'abord cherché en Tunisie, mais je n'ai pas pu trouver de projet. Donc finalement, l'été dernier, j'ai participé à un chantier en Bosnie-Herzégovine pendant trois semaines. J'ai vraiment aimé et j'ai ainsi réalisé que l'Europe de l'Est m'intéressait. Alors, j'ai commencé à chercher et je suis tombée sur la Moldavie, où ils parlent le roumain. Je pensais que ce serai bien, étant donné que j'ai appris l'italien et le français à l'école.

Quel était ton projet en Moldavie ?

J'ai travaillé dans une structure qui ressemble à un orphelinat: ça s'appelle une "casa de plasament", où vivent des enfants issus de situation difficiles. Ils restent environ un an dans cette structure. Vingt enfants vivent dans cette maison et ils font tout ensemble, comme une famille. Ma première mission était d'accompagner les enfants à l'école le matin. Ensuite, j'aidais le centre dans différentes taches puis retournais chercher les enfants à l'école. Et parce qu'ils vont dans différentes écoles, c'était beaucoup de travaille, beaucoup de marche. Pendant l'après-midi, j'aidais les enfants avec leurs devoirs, puis on faisait d'autres activités avec eux.

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce volontariat a changé tes projets d'avenir?

Je veux aller à l'Université pour apprendre dans le domaine du travail social. L'idée m'est venue pendant cette année: au départ, je pensais étudier quelque chose en rapport avec les langues, parce que j'aimais ça à l'école. Mais maintenant, je réalise que je veux faire quelque chose de plus concret. Je ne veux pas passer trop de temps à étudier et je veux faire quelque chose de direct et travailler avec des enfants. Je pense qu'ils te donnent beaucoup en retour et ça te donne l'impression de faire quelque chose de très concret, plus que de traduire des livres ou autre chose. Après cette année, je suis assez sûre de mes choix.

De quoi rêves-tu pour ton avenir?

Je veux continuer à voyager. Je voudrais faire un Erasmus ou un SVE, peut-être en Roumanie ou en Turquie. Peut-être que je suis incapable de vivre trop longtemps au même endroit, je me lasse vite de passer tout mon temps au même endroit. Par exemple, avec Chisinau, d'un côté, j'aime beaucoup vivre ici. Mais d'un autre, il y a tellement d'autres endroits que j'aimerais découvrir. Nous avons tellement de chance de pouvoir voyager!

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?

Je me souviendrais de tous les gens. J'ai aimé tellement de choses… J'ai aimé les marchés par exemple, le fait que tu ne puisses acheter que des fruits et légumes de saison. D'avoir un hiver long et froid aussi, c'était intéressant.

Je me souviendrais de tous ces villages de Moldavie. C'est très beau et les gens sont tellement accueillants. Quoi d'autre? Je ne sais pas, il y a tellement de choses. Je me souviendrais de beaucoup de choses, et beaucoup de gens vont me manquer. Ma famille d'accueil, tout le monde…

jeudi 15 décembre 2011

Portrait d'une jeunesse volontaire (10)

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Se rencontrer. S'apprécier, s'aimer (ou pas!). Partager cette aventure incroyable qu'est notre SVE en Moldavie. Et rentrer enrichis par toutes ces rencontres.

J'ai décidé de garder une trace de tous ces visages à travers une galerie de portraits et des interviews qui font échos à mes propres questionnements.

Portrait de famille.


Suzanne, 19 ans, Belgique (Liere), SVE de 10 mois





Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?

J'ai terminé le lycée.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?

En fait, je voulais faire ça depuis longtemps, depuis mes 13 ans peut-être: partir à l'étranger après le lycée. Il y a deux ans, j'ai cherché des possibilités. Au départ, je voulais faire un AFS, c'est à dire refaire ma dernière année de lycée mais à l'étranger. Mais j'ai pensé que je m'ennuierai en retournant à l'école à nouveau. J'ai alors réalisé que le SVE était idéal, parce que je ferai quelque chose de différent et qu'en plus, c'est avantageux financièrement. J'ai cherché un projet et j'en ai trouvé un qui semblait intéressant en Moldavie. Je me suis dit: "Pourquoi pas la Moldavie, je ne connais rien de ce pays, mais ça peut être intéressant parce que c'est très différent. Et mystérieux."

Quel était ton projet en Moldavie ?

Mon projet s'appelle "Associaţia Motivaţie din Moldova": c'est une association qui travaille avec des enfants et des jeunes adultes handicapés, généralement avec des handicaps physiques. Ils ont différents programmes tout au long de l'année avec lesquels je les aide.

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?

D'abord, je prends des vacances. Puis je vais commencer mes études à l'université, probablement en ingénierie civile si je pense que c'est mon truc. Autrement, je changerai pour quelque chose que j'aime mieux: On ne peut jamais savoir, avant de commencer, ce que ça va être et si on va aimer.

De quoi rêves-tu pour ton avenir?

Je veux juste rester aussi heureuse que je le suis aujourd'hui. Je veux voyager beaucoup, parce que c'est quelque chose d'important dans ma vie. Le monde entier m'intéresse donc je voyagerai autant que possible. J'espère trouver un travail qui me permette de voyager beaucoup. Voyager pour mon travail pourrait être sympa aussi.
Mais je ne peux pas dire que j'ai des rêves bien précis: mes rêves arrivent quand je les réalise. Avant, mon rêve était de faire un SVE et c'est devenu réel.

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?

Je me souviendrai de plein de choses. Je me souviendrai que j'ai eu un projet très intéressant, ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Je me souviendrai toujours de cette association. Et je resterai en contact avec eux quoi qu'il en soit parce que je suis maintenant leur coordinateur international volontaire, ce qui veut dire que j'organiserai des projets avec d'autres volontaires, ou trouverai des aides supplémentaires.
Je me souviendrai à coup sûr des autres volontaires et de la belle année que j'ai passée avec mes colocataires. Les voyages, les moments de joies qu'on a eu. Je regarderai cette année positivement parce que j'ai appris énormément. Et je dois avouer que c'était la meilleure année de ma vie. C'est triste que ça se termine, mais c'est normal. Autrement, on s'habitue à tout ça, et ce n'est pas vraiment un avenir possible.

samedi 20 août 2011

Portrait d'une jeunesse volontaire (9)

  Se rencontrer. S'apprécier, s'aimer (ou pas!). Partager cette aventure incroyable qu'est notre SVE en Moldavie. Et rentrer enrichis par toutes ces rencontres.

J'ai décidé de garder une trace de tous ces visages à travers une galerie de portraits et des interviews qui font échos à mes propres questionnements.

Portrait de famille.

 Rosa, 18 ans, Karlsruhe (Allemagne), Weltwärst 11 mois



Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?
Je venais juste de finir le lycée et je faisais aussi beaucoup de choses à côté, dans le culturel, l’associatif…

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?
Je voulais travailler dans le social car je l’avais fait avant mais pas de façon officielle. Je voulais faire quelque chose que je pourrais faire sans qualification et sans argent. J’ai donc réalisé que je pouvais faire un service volontaire, et la Moldavie s’est présentée par hasard. J’ai cherché sur internet et j’ai trouvé une organisation d’envoi sympa. Ils proposaient un projet qui me plaisait en Moldavie. J’ai tapé Moldavie sur Google, j’ai beaucoup aimé car ça semblait…mystérieux.

Quel était ton projet en Moldavie ?
Je travaillais dans un centre de jour pour des gens avec ou sans handicaps. Principalement il s'agissait de  personnes handicapées qui venaient dans la journée pour faire des activités. Et hors vacances scolaires, des enfants d’un orphelinat venaient après l’école 3 jours par semaine. Une grande partie de mon travail consistait à faire de l’art plastique avec eux. On faisait aussi du sport parfois avec les enfants handicapés. On avait des jours de jeux et beaucoup de « sarbatoare » (fêtes en roumain). Et le plus important pour moi a été l’atelier théâtre que j’ai mis en place avec eux : une fois par semaine je rencontrais les enfants handicapés et nous faisions du théâtre ensemble. D’abord nous avons fait quelques exercices et puis nous avons créé une pièce à partir d’histoires des enfants. On l’a montré à des petits groupes, c’était sympa !

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?
Je vais probablement étudier la sociologie et quelque chose d’autre, en Allemagne. J’ai posé ma candidature mais je ne sais pas encore. Grâce à ce SVE j’ai rencontré beaucoup de gens pendant mes voyages, beaucoup de moldaves, de volontaires, qui avaient des styles de vie différents de ce qui est « normal » en Allemagne. Tout n’est pas forcément si normatif (tu vas à l’école, tu étudies, tu fais ci et ça, tu as des enfants, tu achètes une maison). Je n’ai jamais voulu avoir ça, mais pour la première fois j’ai rencontré beaucoup de gens avec des styles de vie différents.

De quoi rêves tu pour ton avenir?
Je ne sais pas, je veux aller quelque part où je puisse être utile et je veux vraiment continuer ce que j’ai toujours fait avec les squats et la culture underground. Je voudrais essayer ça dans différents endroits du monde car j’ai réalisé que c’est parfois très différent de ce qui se fait en Allemagne. Peut-être qu’un jour j’irai dans une ferme pour vivre avec des gens en communauté et faire ce genre de choses…peut-être dans le nord de la Moldavie.

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?
 Je pense que je me souviendrai de toutes les choses que j’ai aimé, plus que de celles que je n’ai pas aimé (j’ai vécu dans différents endroits par le passé et c’est toujours comme ça pour moi, je me souviens des bonnes choses) et je pense que je me souviendrai du chaos, partout dans la rue, sur les marché, dans chaque partie de la vie. J’ai vraiment aimé ça.
Je me souviendrai que les gens ici sont plus indépendants : ils ne comptent pas sur grand-chose. Peut-être qu’ils ont moins mais ils trouvent toujours une façon de s’en sortir : ils n’ont pas beaucoup d’aides de l’Etat, d’aides sociales sur lesquelles se reposer donc ils trouvent leurs propres solutions.  Je sais que ce n’est pas forcément bien mais j’ai aimé ça car je sentais qu’ils devaient ne compter que sur eux-mêmes.
Je me souviendrais de la nourriture et des légumes, des gens, des volontaires, mon appartement et mes collocs, le squat et la piata centrala (le marché central).



 Eric, 24 ans, Allemagne (Weimar), SVE de 12 mois


 
Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?
Je travaillais dans une pharmacie. C'était pour une grosse compagnie de fabrication de médicaments. Je n'ai pas fait d'études, et en Allemagne tu as la possibilité de faire un apprentissage, tu travailles et tu vas en cours. Ça a duré 3 ans et demi.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?
J'étais énervé contre ce système, le travail, la hiérarchie. Tu as un patron et tu dois le suivre : ce n'est pas possible de penser par toi même, tu dois faire ce qui est prévu. J'étais énervé que ma créativité et mes décisions personnelles soient annihilées. Je voulais être libre, faire ce que je veux. Donc j'ai décidé de démissionner et de ne plus travailler pour ce système. Je voulais une nouvelle expérience dans un autre domaine. Ne plus travailler avec des machines mais avec des humains, des enfants. Je voulais voir si j'étais capable de travailler avec des gens plutôt qu'avec des machines. 
Je suis arrivé en Moldavie par accident si on veut car je n'avais jamais entendu parler de ce pays. J'étais curieux d'en savoir plus. Je voulais aussi quitter l'Europe, partir loin. Mais le SVE est juste en Europe. Donc j'ai postulé pour l'Islande et l'Europe de l'Est. La Moldavie est le seul pays a avoir répondu alors j'ai décidé que j'irai là, quoiqu'il se passe. Je ne savais pas exactement ce que j'allais faire là-bas. J'ai posé ma candidature pour un projet dans un centre d'animation pour enfants et j'ai finalement atterri dans un centre pour personnes handicapées.


Peux tu m'en dire plus sur ton projet?
Mon travail consistait à organiser des activités avec les enfants, comme de la couture (et en fait ça m'a appris la patience!), de l'origami et des activités en extérieur. Le centre offre la possibilité à des personnes handicapées de voir la "vraie vie". Par exemple, on est allé au cinéma et c'était la première fois pour certains d'entre eux qui avaient pourtant 30 ans. On a aussi organisé un atelier théâtre avec l'autre volontaire et un jour allemand, pour leur montrer nos traditions et d'autres choses.


Quels sont tes projets à ton retour ?
J'ai des rêves. Je suis sûr que je ne reviendrai pas à la pharmacie, je ne travaillerai pas à nouveau à long terme pour un système comme je l'ai déjà fait. Je vais peut-être travailler quelques mois pour avoir de l'argent et puis voyager. C'est mon rêve : voyager. En Amérique du sud, en Nouvelle Zélande et dans beaucoup d'autres endroits.

Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?De quoi rêves tu pour ton avenir?
Je veux aller dans différents endroits, rencontrer des gens. Ne pas stagner.

Qu'est-ce qu'il te restera de cette expérience en Moldavie?
Je me rappellerai que j'ai partagé cette expérience de SVE avec des personnes très différentes de partout en Europe, ce qui n'est pas si courant. Tu peux échanger beaucoup de façons de penser. J'ai appris que notre vision de l'Europe est très différente de ce qu'elle est vraiment : l'Europe est une forteresse et beaucoup de jeunes veulent avoir une Europe libre pour tout le monde. Ils veulent un monde libre, pas fermé par des frontières. Quand tu es moldave tu n'as pas cette possibilité de voyager en Europe. Tu n'as pas la possibilité d'être libre et beaucoup de gens doivent vivre illégalement quelque part.
Je me souviendrai que les gens en Moldavie ont perdu leur croyance, leur confiance et leur foi en la politique. Beaucoup de gens sont résignés parce que ce combat est très compliqué.




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vendredi 19 août 2011

Portrait d'une jeunesse volontaire (8)

 Se rencontrer. S'apprécier, s'aimer (ou pas!). Partager cette aventure incroyable qu'est notre SVE en Moldavie. Et rentrer enrichis par toutes ces rencontres.

J'ai décidé de garder une trace de tous ces visages à travers une galerie de portraits et des interviews qui font échos à mes propres questionnements.

Portrait de famille.



Zoé, 22 ans, France (Angers), SVE de 9 mois



Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?
J'ai fini une licence d'informatique.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?

Je finissais ma licence d'informatique et je n'avais pas du tout envie de continuer là dedans. Du coup j'avais vraiment besoin d'un break pour réfléchir à tout ça. J'avais envie depuis longtemps de partir à l'étranger et de faire quelque chose de plus concret que les études. Le SVE en plus c'est gratuit. La Moldavie ça c'est un peu par hasard mais je voulais un projet sans trop de prise de risque, je n'étais pas très à l'aise en anglais avant de partir et sur un projet dans le culturel, qui m'aurait intéressé, j'aurais été trop stressée je pense.

Quel était ton projet en Moldavie ?
J'étais dans un centre d'animation pour les enfants qui viennent après l'école. Ce sont des enfants choisis sur critères sociaux. Les enfants y reçoivent un repas par jour en plus du goûter et participent à des animations. Ce n'était pas facile...on a essayé, avec PO l'autre volontaire, de mettre en place des choses : un atelier théâtre, un atelier photo, des loisirs créatifs mais c'était dur de les motiver et on était seuls avec les enfants. C'était dur de travailler ensemble avec les éducatrices.

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?
J'étais venu pour réfléchir à mon avenir et donc oui ce SVE m'a aidé à y voir plus clair. Notamment grâce à l'atelier théâtre que j'ai animé à l'alliance française, en plus de mon projet au centre d'animation, qui m'a montré que ce qui est culturel m'intéresse vraiment. Si je suis acceptée, je vais faire un Master Ingénierie de la culture option scientifique car j'ai un bagage scientifique.

De quoi rêves tu pour ton avenir?
(rires) J'aimerais bien animer un atelier théâtre...et travailler dans la culture, gérer une petite salle de spectacle, un café théâtre...

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?
Ça apporte une grande ouverture d'esprit, ça t'apprend à t'adapter à des gens différents, de culture différente, à vivre en communauté...Sur la Moldavie, disons que là je suis à la fin de mon séjour (au moment de l'interview) et que je sature un peu alors ce n'est pas forcément positif ce que je pense...Même si les gens sont très accueillants, c'est vraiment une autre culture et ça peut devenir fatigant...

Natasha, 20 ans, Allemagne (Lauterbach), SVE 11 mois



Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?
J'ai fini le lycée.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?
Je voulais faire un break entre le lycée et la fac, faire quelque chose d'utile aux autres, voyager, rencontrer des gens...Je voulais partir en Europe de l'Est, la Moldavie s'est fait par hasard. J'avais un bon pressentiment à propos de ce pays (rires).

Quel était ton projet en Moldavie ?
D'abord j'ai travaillé avec des enfants handicapés. Après j'étais dans un centre d'animation et maintenant j'aide dans un centre médical pour enfants handicapés. Je joue avec les enfants, je fais des bricolages, j'essaye d'enseigner l'anglais...ça ne marche pas toujours (rires). J'aide pendant le transport des enfants.

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?
Je vais aller à la fac pour étudier l'économie et j'espère combiner ça avec des études sur l'Europe de l'Est. Je vais continuer à apprendre le russe.

De quoi rêves tu pour ton avenir?
(rires) D'abord voyager comme tous les autres volontaires et j'espère vivre à l'étranger et continer à visiter les amis que j'ai rencontré ici.

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?
La vie dans une ville, pour al première fois. Et être seule loin de la famille, être indépendante et faire ce que je veux pour la première fois, aller où je veux quand je veux.
Et Chisinau bien sûr...avec les blocs soviétiques, les trolleybus, les microbus...La campagne, l'hospitalité des moldaves...le bon vin...la bonne nourriture!

jeudi 21 juillet 2011

Portrait d'une jeunesse volontaire (7)

 Se rencontrer. S'apprécier, s'aimer (ou pas!). Partager cette aventure incroyable qu'est notre SVE en Moldavie. Et rentrer enrichis par toutes ces rencontres.

J'ai décidé de garder une trace de tous ces visages à travers une galerie de portraits et des interviews qui font échos à mes propres questionnements.

Portrait de famille.


Natacha, 21 ans, France (Le Mans), SVE 8 mois



Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?
J'ai fini mon DUT carrières sociales option animation  sociale et socioculturelle à Rennes.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?
Je pensais reprendre une licence pro mais je n'étais pas sûre, je sentais que j'avais besoin de partir à l'étranger, de vivre autre chose. La Moldavie, c'était par hasard et aussi parce que je voulais travailler avec les Roms.

Quel était ton projet en Moldavie ?
Je travaillais pour l'ONG Tarna Rom qui défend les droits des roms en Moldavie. On organisait des projets culturels autour de l'éducation, de la santé. Mon asso travaille dans 7 villages,  je suis partie dans les écoles de deux d'entre eux pour faire un projet photographique avec des enfants de 9-10 ans. L'idée était de donner des appareils photo aux enfants et de les faire parler de leur vie, de leurs envies, de leurs besoins...Il était prévu de faire une exposition pour communiquer sur la situation des Roms en Moldavie et dans les villages. L'exposition n'a pas eu la forme prévue du à des désaccords avec mon boss, mais l'important pour moi dans ce projet c'est le processus. Le travail avec les enfants qui ont pris beaucoup de plaisir à découvrir un nouvel outil, l'appareil photo : se voir en photo, prendre des photo, montrer leur maison, leurs animaux, le village. Même les gens, quand on se baladait dans le village avec les appareils photo, ils nous disaient « Venez chez moi prendre des photos! ». Les gens ont beaucoup de choses à nous dire, il faut les écouter. 

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?
J'ai fait des dossiers de candidature pour une licence pro « intervention sociale » ou une licence pro « coordinateur de projet d'éducation à l'environnement, développement durable ». Cette expérience m'a permis d'être plus claire dans ma décision, de prendre du recul, d'avoir une expérience professionnelle et une expérience de vie formidable.

De quoi rêves tu pour ton avenir?
Je voudrais continuer à voyager, continuer à apprécier chaque petit moment de la vie comme j'ai pu le faire en Moldavie, comme se balader des heures dans la ville, aller à la piata (le marché) c'est comme un théâtre tu peux y rester toute la journée à regarder. Bouger dans le monde, rencontrer des gens, apprendre a connaitre d'autre culture, et surtout ne jamais s'ennuyer! 

Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?
Toute l'expérience internationale avec les autres volontaires, ça c'est une première chose. Deuxième chose, l'expérience pour moi : partir seule et me découvrir. 

 
Louise, 22 ans, France (Lyon), SVE de 9 mois



Peux tu, en quelques mots, me dire ce que tu faisais avant ton SVE ?
J'ai passé une licence de sociologie et l'année dernière j'ai commencé un Master que j'ai arrêté car j'ai réalisé que ça ne me serait pas utile après. J'ai bossé pas mal dans l'animation, j'ai fait des petis boulots puis j'ai postulé pour le SVE.

Pourquoi as-tu décidé de partir en SVE et particulièrement en Moldavie?
J'étais bénévole dans un CADA (centre d'accueil pour demandeurs d'asiles) et je voulais voir comment ça se passait ailleurs donc c'est ce qui m'a motivée à venir en Moldavie, le projet.

Quel était ton projet en Moldavie ?
J'ai travaillé dans le Centre de charité pour réfugiés. C'est un centre de jour ouvert pour les réfugiés avec accès à internet, des machines à laver, une cuisine...Les réfugiés peuvent s'en servir comme ils veulent. J'allais voir aussi deux fois par semaines les enfants dans un autre centre où les réfugiés vivent pour faire des activités, des jeux avec eux et donner des cours d'anglais un petit peu.

Quels sont tes projets à ton retour ? Est-ce que ce SVE a changé tes projets d'avenir?
Mon SVE m'a fait prendre conscience que je n'ai pas envie de bosser avec des adultes, j'ai envie de bosser avec des enfants. Là je vais essayer de passer le BPJEPS, un diplôme professionnel dans l'animation.

De quoi rêves tu pour ton avenir?
Je voudrais vivre en Norvège pendant au moins un an et voyager partout pendant au moins deux ans.
Qu'est-ce que tu retiendras en particulier de cette expérience ?
Comme je travaillais avec des réfugiés, j'ai pu rencontrer beaucoup de gens de beaucoup de pays différents et de cultures et de religions différentes. Ce que j'en ai retenu c'est qu'il y a tellement de visions différentes du monde et de la vie qu'il faut rester très très ouvert. Personne n'a raison, personne n'a tort. Tout est intéressant. Et aussi ça m'a appris qu'il faut prendre des initiatives dans ton boulot, se bouger quoi qu'il se passe !